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XXème siècle

Les affiches de film et leur rapport

à l'histoire du XXème siècle

Oeuvre 1

La grande Illusion

affiche sur papier du film français de Jean Renoir de 1937

 

Résumé du film :

Pendant la Première Guerre mondiale, l'avion du lieutenant Maréchal et du capitaine de Boëldieu est abattu par le commandant von Rauffenstein, un aristocrate connaissant par hasard la famille du capitaine de Boëldieu. Les deux officiers français sont envoyés dans un camp en Allemagne. Là, ils retrouvent de nombreux prisonniers français, britanniques, et russes, de tous grades et issus de différents milieux sociaux. Ensemble, les prisonniers organisent différentes activités, partagent leurs maigres ressources et vivent au rythme des nouvelles de l'armée française qui prend et perd successivement des positions sur le front nord, notamment lors de la bataille de Douaumont. La chambrée, outre Maréchal et Boëldieu, regroupe également le lieutenant Demolder, un amoureux des lettres, le lieutenant Rosenthal, fils d'une riche famille juive dans les finances, un ingénieur du cadastre et Cartier, un sergent populaire et volubile. Ils décident de s'échapper du Lager en creusant un tunnel dans des conditions périlleuses. La veille de leur évasion, le sort veut qu'ils soient transférés dans un autre camp.

Les mois passent. Maréchal et Boëldieu, après diverses tentatives d'évasion avortées, sont transférés dans un ultime camp fortifié en montagne, où ils ont la surprise de découvrir qu'il est dirigé par von Rauffenstein, maintenant infirme après une grave blessure et inapte au service actif. Ils retrouvent également, par hasard Rosenthal. Les deux officiers aristocrates se respectent et fraternisent plus ou moins, ayant en commun leur milieu et leur éducation, sous le regard de Maréchal l'ouvrier et de Rosenthal le fils de banquier juif. Poursuivant leur projet d'évasion, Maréchal et Boëldieu montent un stratagème raffiné pour s'échapper, mais un certain honneur personnel vis-à-vis à la fois de von Rauffenstein et Maréchal, pousse Boëldieu à se sacrifier pour couvrir la fuite de Maréchal et Rosenthal. L'évasion des deux compères réussit, mais Boëldieu est abattu par accident par von Rauffenstein, forcé par le devoir de tirer en direction de celui qui était devenu presque un ami.

Dans leur fuite vers la Suisse à travers la campagne allemande, dans le froid et la neige, affamés et épuisés, Maréchal et Rosenthal sont accueillis dans une fermette par Elsa, une jeune femme qui élève seule sa fille Lotte et mène au mieux l'exploitation. Tous les hommes de la famille d'Elsa sont morts à la guerre, dans des batailles qui sont autant de grandes victoires allemandes. Rosenthal, blessé, et Maréchal décident de passer quelques semaines là pour reprendre des forces avant de reprendre leur route. Maréchal tombe amoureux d'Elsa, laquelle revit par la présence des pas d'un homme dans sa maison. Le soir de Noël, ils passent la nuit ensemble. Le jour du départ arrive, Maréchal, avec Rosenthal, reprend sa route vers la Suisse, tout en promettant à Elsa de revenir après la guerre, s'il vit toujours. Ensemble, ils franchissent finalement la frontière suisse.

 

Analyse de l'image :

Personnage : le soldat allemand reconnaissable avec son casque à pointe semble menaçant par sa silhouette noire mais il semble aussi fragile car il est incliné.

 

La colombe : symbole ancien de la paix, prise dans les barbelés indique que cette liberté à laquelle aspirent les acteurs est toujours en suspend dans le fim. Les barbelés évoquent les camps, la prison, la notion de frontière infranchissable.

 

Les couleurs sont choisies et ont un sens précis :

   - Le noir de la silhouette du soldat pour signifier, la menace, l'ombre, la présence de la surveillance, la mort possible...

     - Le blanc de la colombe sur le fond bleu ciel, couleurs de liberté sont encadrés par ce noir

     - Le rouge du sang la colombe ets repris par le titre

     - La couleur beige clair du fond renvoie au passé par l'effet d'un papier jauni.

 

La composition est dynamique par les deux axes du soldat et des barbelés et statique par le titre et les autres informations écrites.

 

Le sens du titre est large, donc évocateur de plusieurs sens, cette illusion peut renvoyer à :

     - L'illusion que le guerre va bientôt se terminer...

     - Que la guerre elle-même est parfois vue comme une illusion, un jeu...

     - L'illusion de la liberté avec le désir de s'évader...

     - L'illusion de l'amour retrouvé sur la fin du fillm...

 

Jean Renoir, sa vie , ses films, jusqu’en 1937 :

Fils du peintre Auguste Renoir, il naît à Montmartre à la fin du XIX°siècle. Le contexte artistique qui entoure étroitement sa naissance le prédestinait-il à devenir un des réalisateurs les plus renommés de la première moitié du XX°siècle. Pourtant, c’est d’abord dans une carrière militaire qu’il s’engage après des études médiocres. Le hasard d’une blessure de guerre l ’ oriente vers l’aviation, où, affecté dans une escadrille de reconnaissance, il apprend la photographie. Son goût pour le cinéma naît de sa période de convalescence où il fréquente les cinémas avec assiduité. En 1924, le film Folies de femme d’Erich Von Stroheim le décide à embrasser la carrière de réalisateur. Après quelques oeuvres de jeunesse muettes, il enchaîne alors des films qui constitueront une œuvre riche et majeure : La chienne(1931), Boudu sauvé des eaux (1932), Le crime de Monsieur Lange (1935), Les bas-fonds (1936). En février 1936,Maurice Thorez (responsable du parti communiste) lui demande de réaliser La vieest à nous pour le Parti Communiste. Il participe alors aux meetings, écrit dans le quotidien l’Humanité et réalise La Marseillaise en 1937. C’est sans nul doute la période de sa vie la plus intense. Alors que la France se lance dans l’expérience du Front Populaire, et que la montée du fascisme est sensible dans toute l’Europe, Renoir est tour à tour journaliste, militant, cinéaste engagé.

 

Résumé du sens de son travail par rapport aux évènements de sa vie :

« Né en 1894, le cinéaste Jean Renoir décline à travers son œuvre une réflexion sur les rapports humains, parfois à l’aide de scénarii à consonances militaires comme La Grande Illusion. Jeune homme cultivé, passionné de littérature, il embrasse une carrière militaire dès 1913 avec une conception aristocratique et chevaleresque du métier des armes. La Première Guerre mondiale, terminée au grade de lieutenant, le voit servir successivement dans les dragons, les chasseurs alpins puis l’aéronautique comme observateur et enfin pilote. Grièvement blessé à la jambe, Jean Renoir se détourne de sa carrière et de ses idéaux militaires. La Grande Illusion, sortie en 1937, propose une synthèse de sa pensée sur la Première Guerre mondiale, avec, avec un pacifisme hérité de son expérience d'ancien combattant ».

Jean Renoir sous l’uniforme, aspects militaires de la vie du cinéaste, Stéphane Launay, Revue historique des armées

 

L'affiche publicitaire au début du XXe siècle :

Après la guerre de 14-18, l’affiche connaît un nouveau souffle, inspirée par les avants-gardes, et par les grands maîtres de l’affiche, les nouveaux affichistes se mettent à la recherche d’un nouveau langage visuel en accord aux temps nouveaux. Les années 20 verront naître une nouvelle profession et une activité économique à part entière : ils sont Affichistes ! A l’époque, on donnait à Capellio et aux autres artistes le statut d’ « artiste publicitaire» ou de «peintre publicitaire». Il s’agissait d’assurer la notoriété des nouvelles marques et compagnies de l’époque. En 1923, deux grands affichistes sortent du lot: Charles Loupot et Cassandre. Ils créent les premières affiches commerciales. Le style de ces affiches reprend la typographie (formes des lettres, aujourd'hui appelée police de caractère) et fait la promotion des choses modernes comme le train ou les grandes compagnies maritimes .

Exemple du style d'affiches en vogue dans la période d'entre deux guerres réalisées par Cassandre :

 

pour Approfondir :

ww2.ac-poitiers.fr/hist_geo/IMG/pdf/grande_illusion1.pdf ‎

www.ia22.ac-rennes.fr/.../Education%20artistique%20et%20culturelle/.../... www.zerodeconduite.net/dp/zdc_lagrandeillusion.pdf

 

Regarder le film ou des extraits :‎ fr.fulltv.tv/la-grande-illusion.html

Oeuvre 2

Le Cuirassé Potemkine

affiche sur papier du film russe de Serguei Eisenstein de 1925

 

Résumé du film :

Le Cuirassé « Potemkine »1 (en russe : Броненосец «Потёмкин») est un film soviétique muet réalisé par Sergueï Eisenstein, sorti en1925. Il traite de la mutinerie du cuirassé Potemkine dans le port d’Odessa en 1905, de l’insurrection et de la répression qui s’ensuivirent dans la ville. Il est considéré comme l'un des plus grands films de propagande de tous les temps. Il est choisi, en 1958, comme le meilleur film de tous les temps par 117 critiques internationaux lors de l’exposition universelle de Bruxelles2. Le film est tombé dans le domaine public dans la plupart des pays du monde.

L’événement, qui a lieu pendant la Révolution russe de 1905 est ici présenté comme précurseur de la révolution d'Octobre(1917) et du point de vue des insurgés. Le 14 juin de la même année s'ensuit la révolte de l'équipage du cuirasséPotemkine. Le cuirassé reproduit, dans le microcosme de son équipage, les clivages de la société russe et ses inégalités. L’une des causes de la mutinerie est la question de la nourriture. Les officiers présentés comme cyniques et cruels contraignent l’équipage à consommer de la viande pourrie, alors qu’eux-mêmes maintiennent un train de vie privilégié parmi l’équipage (scène de la vaisselle « Dieu, donne-moi mon pain quotidien »).

 

Analyse et portée de ce film dans l'histoire du cinéma :

Après La Grève, sorti l’année précédente, Eisenstein continue d’expérimenter ses théories sur le montage. À l’origine, démarche de propagande, comme tous les films soviétiques de la période, le film a rencontré un énorme succès en Union soviétique et a marqué l’histoire du cinéma par ses inventions et qualités techniques ainsi que par le souffle épique insufflé par Eisenstein. Plusieurs versions sonores ont été superposées aux images muettes d’Eisenstein. Elles sont le fait de Dmitri Chostakovitch, Nikolaï Krioukov dans la version soviétique restaurée de 1976, et Edmund Meisel. C’est cette dernière qui fut originellement utilisée. Eisenstein arrêta cependant sa participation avec Meisel du jour où une représentation à Londres — avec un rythme plus vif prodigué par Meisel — fit, à un moment donné, rire la salle entière. C’est alors que l’on se rend compte de l’importance de la concordance — ou non-concordance — entre image et son.

 

Une « nouvelle version » a été montrée au Festival du film de Berlin. Elle y inclut notamment des intertitres reprenant des discours de Trotsky, retirés déjà à l’époque, celui-ci ne faisant pas partie du panthéon officiel du communisme voulu par Staline.

 

Le génie du montage est aussi son défaut. Eisenstein, qui s’était « fait la main » en remontant des films occidentaux, assimile la puissance du montage à celle du discours. Aujourd’hui, on voit ce montage de façon fragmentaire : il a été retouché de nombreuses fois, à des fins de propagande par le régime soviétique.

 

Analyse de l'affiche :

Personnages : les marins sont dans une position de révolte, celui du premier guide les autres ( à rapprocher du tableau de Eugène Delacroix, La liberté guidant le peuple)

Les couleurs, montrent une ambiance de combât, de tension... le rouge renvoie au feu et au sang...

L'arrière plan : indique la mutinerie par la fumée qui s'échappe du navire.

La date de 1905 insiste sur le rappel du fait historique.

Dynamique de la composition : les canons sont dans le même axe du bras du marin au premier plan dans le but de créer un élan

Le style : fait penser à la peinture d'histoire et aux affiches de propagande par l'importance du texte et de la date.

 

Pour Approfondir :

films.blog.lemonde.fr/2010/08/06/cuirasse-potemkine/

fichiers PDF sur le film :

www2.cndp.fr/TICE/teledoc/mire/teledoc_potemkine.pdf

‎histoiredarts.blogspot.com/p/eisenstein-le-cuirasse-potemkine-1925.html‎

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