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XXème siècle

Les Artistes Surréalistes

Oeuvre 1

La Persistance de la Mémoire

Salvador Dali, 1931

Huile sur toile, MoMA, New York

24x33cm

L'artiste :

Salvador Domingo Felipe Jacinto Dalí i Domènech, 1er marquis de Púbol, connu sous le nom de Salvador Dalí, est un peintre, sculpteur et scénariste surréaliste espagnol, né le 11 mai 1904 et mort le 23 janvier 1989. Il est né et mort à Figueras, en Catalogne, où il a créé son propre musée en 1974, le Teatre-Museu Gala Salvador Dalí. Il connaitra le Paris des avants gardes (1900-1939) et rejoindra le groupe des Surréalistes. Après la guerre il se fera connaître au Etats Unis, et retournera en Espagne où il construira son propre musée à Figueras. Un musée est totalement dédié à son œuvre.

 

Origine de l'oeuvre :

Dans son autobiographie, La Vie secrète de Salvador Dali, l’auteur explique qu’un soir, ayant fini son repas par un camembert coulant, il s’est intéressé « aux problèmes posés par le « super mou ». Il a alors décidé de compléter le tableau qu’il était en train de peindre (un paysage des environs de Port Lligat au premier plan duquel se trouvait « un olivier coupé et sans feuille ») en y ajoutant des montres molles. Le tableau fut achevé dans la nuit. On retrouve donc dans ce tableau, à travers l’allusion au camembert, la dimension ludique et provocatrice de Dali, artiste surréaliste.

 

Description de l'oeuvre :

La persistance de la mémoire se caractérise donc par un paysage à l’horizon en hauteur, couronné par la mer, avec un ciel crépusculaire et des falaises escarpées sur le côté droit. Dalí offre une vision simple et austère de la nature, un paysage plutôt statique qui transmet une certaine idée de stérilité. La et par une impression de congélation de l’instant. Ce paysage se voit interrompu par trois montres molles et une quatrième de rigide qui donnent de nombreuses significations à l’œuvre. L’une des montres molles pend d’une branche d’olivier; une autre, tout aussi déformée, repose sur la forme amorphe, apparemment endormie, qui occupe le centre de l’œuvre. La dernière montre molle s’appuie sur le meuble situé sur le côté gauche. Dessus il y a de plus une mouche posée, qui nous invite à faire un jeu de mot du genre “le temps s’envole”. Chacune de ces trois montres marque une heure différente (il semble être entre 18 et 19h heures, heure crépusculaire), ce qui insinue la relativité du concept de temps. En contraste avec les montres molles, il y a une quatrième montre rigide, qui, au lieu d’indiquer l’heure, est couverte de fourmis et placée sur l’envers.

 

Sens accordé à cette œuvre :

L’inutilité du temps devient évidente à partir du moment où son symbole (la montre) a été détruit. Il est plus intéressant de conserver la mémoire et de demeurer dans le passé que d’avancer vers un présent et un futur. Dalí revendique l’absence de temps, par laquelle nous goûtons bien davantage à sa présence éternelle. Il juxtapose avec élégance l’infini d’une scène comme le paysage, avec des objets qui nous rappellent à chaque instant la fugacité des instants et des choses; tout est éphémère et fuyant. C’est cette volonté de demeurer dans l’hier et de se souvenir d’un passé sans contrôle du temps qui finit par donner son titre au tableau: La persistance de la mémoire.

 

Prolongements...

La Désintégration de la persistance de la mémoire 1952-54

Salvador Dali, huile sur toile, 25 x 22 cm

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans cette version de la toile, le paysage d'origine a été rempli d'eau. La désintégration est ici ce qui se passe sur et sous la surface de l'eau. Le paysage de Cadaqués flotte maintenant à la surface. Le plan et les blocs d'origine sont ici divisés en petites briques organisées en damier qui couvrent le premier plan. Cette représentation est liée au mysticisme nucléaire de Dalí, pensée qui animait le peintre à cette époque, et qui représente les objets macroscopiques sous forme d'éléments en suspensions et en équilibre dans l'espace.

 

Nouveau contexte :

Dalí s’intéressait beaucoup à la physique nucléaire après les bombardements atomiques Hiroshima et de Nagasaki. Il décrivit l'atome comme sa « principale nourriture intellectuelle ». La théorie atomique considère que la matière est fondamentalement discontinue et est faite de particules en suspensions dans le vide, et en équilibre les unes par rapport aux autres par le biais de forces. Ce fut sur la base de cette discontinuité qu'il représenta nombre de ses toiles de cette époque, telles que Galatée aux sphères ou la Madone de Port Lligat2.

 

Pour approfondir :

dossier pédagogique du centre Georges Pompidou/Paris : cliquez ici

Vidéos du centre Georges Pompidou à l'occasion de l'exposition de 2012 : cliquez ici

 

Portrait de l'artiste

Oeuvre 2

Les Valeurs Personnelles

René Magritte, 1952

Huile sur toile, MoMA de San Francisco

77,5x100cm

L'artiste :

René François Ghislain Magritte est né le 21 novembre 1898 à Lessines dans leHainaut (en Belgique) et mort à Bruxelles le 15 août 1967. C’est un peintre surréaliste belge. Il s'installe en 1914 à Bruxelles pour suivre les cours de l'Académie des Beaux-Arts. Vers 1922, il découvre l’art métaphysique de Giorgio de Chirico et cette révélation est décisive : « Le chant d’amour » lui montre non pas une manière de peindre, mais ce qu’il faut peindre. En 1926, il peint « Le jockey perdu » qu’il considérait lui-même comme le point de départ de son œuvre surréaliste selon certains auteurs, ce serait plutôt « La fenêtre ».

 

Description :

Dans la peinture “Les Valeurs Personnelles,” on y trouve quelques objets qui sont dessinés de manière ni pratique ni normale. On est dans une chambre à coucher; c’est évident à cause du lit et de l’armoire, mais est-ce qu’on est vraiment dedans? Les murs de la chambre sont remplacés par le ciel et les nuages! Magritte a peint ce qui doit être au dehors, dedans. Les couleurs qu’il utilise soulignent cet aspect du réarrangement entre le dehors et le dedans. Toutes les choses dans la chambre ont un côté naturel; la couleur brune et la couleur d’argile qu’on remarque dans l’armoire, les tapis, la couverture, le peigne, la pillule, et le sol évoquent l’image de la terre, et puisque le verre a la couleur bleue du ciel et l’oreiller est blanc comme les nuages, il y a un lien entre le dehors et le dedans. Il a aussi changé les tailles des objets dans cette peinture, donc ils ne sont pas proportionnels aux meubles de la chambre. Le verre et l’allumette sont d’habitude à leur place dans la cuisine, et le peigne, la pillule, et le blaireau sont à leur place dans la salle de bains.

Il y a aussi un aspect de rêve dans ce tableau créé par les nuages dans le ciel. Il y a une certaine légèreté et une sensation que la chambre s’élève dans le ciel parmi les nuages. Le miroir symbolise notre capacité réflexive; on peut penser, en fait, on doit penser, et ça crée le lien entre l’image dans ce tableau et ce que Magritte veut qu’on fasse en le regardant.

 

Le surréalisme :

Le surréalisme est un courant artistique qui se développe dans les années 20. Les caractéristiques des œuvres surréalistes sont principalement la surprise et la juxtaposition inattendue. Né à Paris ,le mouvement se propagea dans le monde entier à partir des années 20, affectant les arts visuels, la littérature, le cinéma, la musique, la langue ainsi que la pensée politique, la philosophie et la théorie sociale. Ce mouvement repose sur le refus de toutes les constructions logiques de l’esprit et sur les valeurs de l’irrationnel, de l’absurde, du rêve, du désir et de la révolte. Le mouvement surréaliste repose donc sur la volonté de libérer l’homme des morales qui le contraignent et des académismes qui l’empêchent d’agir, c’est-à-dire nuisent à la force créatrice.

Dans la peinture, René Magritte joue souvent sur le décalage entre le titre et le sujet représenté. Le mouvement a aussi une dimension politique : l’art est considéré comme un moyen de « changer la vie ». D’où l’adhésion au Parti communiste du groupe surréaliste.

Ce mouvement révolutionnaire est défini par André Breton dans le Manifeste du surréalisme, publié en 1924.

Parmi les écrivains surréalistes, on peut citer Louis Aragon (1897-1982), Paul Éluard (1895- 1952), Philippe Soupault (1897-1991), Robert Desnos (1900-1945), Antonin Artaud (1896- 1946) ou encore Georges Bataille (1897-1962). Parmi les peintres, citons Max Ernst, Salvador Dalí, René Magritte et Juan Miró.

 

Exemples d'autres œuvres d'artistes surréalistes:

 

Éléphant de Célèbes, Max Ernst

1921, huile sur toile

Love Song, Gordio de Chirico

1914, huile sur toile

Pour approfondir :

site du musée Magritte à Bruxelles : cliquez ici

 

Documentaires et reportages sur René Magritte :

 

 

 

Oeuvre 3

Femme Montgolfière

Joseph Cornell, 1935

Boite et collages, Musée des Beaux Arts de Lyon

25,4x23,5x5,4cm

Description de l'oeuvre :

Constituée d'une boîte d'environ 25 cm de côté, et de quelques centimètres de profondeur, cette boîte représente une jeune fille habillée d'une robe élégante du XIXe siècle en train de s'envoler, prise dans les airs par les fils d'une montgolfière qu'on imagine mais qu l'on ne voit pas. Cette scène, suuréaliste est renforcée par l'arrière plan vide du bleu du ciel et par la chaîne de montagne à l'horizon. Ce montage est réalisé à l'aide d'images découpées et assemblées (technique des artistes dadïstes et surréalistes).

 

Sens de l'oeuvre :

Cette boîte est une sorte d'invitation au voyage virtuel par le représentation de la jeune fille qui s'élève dans le ciel. Elle semble échapper à sa condition sociale. La robe très large fait indirectement penser à la forme de la montgolfière. La balle rouge qu'elle tient dans les mains devient un jouêt derisoire par rapport au voyage qu'elle est train de commencer. Cette œuvre résume en quelque sorte toute la démarche artistique de Joseph Cornell qui n'a cesser de voyager à travers ses créations et le rapporochement insolite des images qu'il récupérait.

 

Les sources et le contexte de son travail :

À 14 ans, la mort brutale de son père emporté par une leucémie l’avait laissé, en tant qu’aîné, à la tête de la famille. Toute sa vie, Joseph Cornell habitera avec sa mère et son jeune frère handicapé dans la même maison du quartier de Flushing à New York, située, comme par un joli pied de nez, au 3708 Utopia Parkway. Une route d’utopie qu’il n’a cessé de cultiver dans son œuvre comme un fabuleux stratagème pour s’évader du quotidien, avec ses proches.

Enfermés dans ses boîtes, des voiliers immobiles, des oiseaux, des papillons, une femme-montgolfière et des fragments de cartes du ciel racontent d’irrépressibles rêves d’envol. Certains mènent à L’Hôtel du Nord ou au Grand Hôtel de la Boule d’Or, où l’artiste, pourtant très francophile, n’a jamais mis les pieds. Qu’importe, quand, face aux vents contraires, il suffisait pour s’embarquer d’une boîte à cigares et de trois grains de fantaisie…

 

Le travail de l'artiste :

Souvent présenté comme un satellite dans la constellation surréaliste, Joseph Cornell est une figure essentielle de la création en Europe et aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale. L’exposition se concentre sur les années 1930-1950, qui correspondent aux années de maturité de l’œuvre de l’artiste et à une phase de diffusion importante du surréalisme aux États-Unis.

 

Le travail de Joseph Cornell se caractérise par la diversité et l’interrelation des pratiques et des formats en deux et trois dimensions : collages, pièces et boîtes réalisées à partir d’objets trouvés. L’artiste utilise aussi la photographie et le cinéma, ses « films collages » sont novateurs, ainsi que ce qu’il appelait ses « explorations », archives en tout genre de documents imprimés.

 

Au gré de ses déambulations dans Manhattan, il collectionne les guides de voyage et les cartes de visite d’hôtels français, garde précieusement les photographies d’artistes célèbres et les publicités anonymes découpées dans les journaux, traque les premiers films muets et les réalisations de l’avant-garde. Autant d’éléments disparates qui participèrent à l’invention d’une géographie rêveuse de ce pays.

 

L'influence du surréalisme sur son travail : 

Le surréalisme a eu une influence déterminante sur l’œuvre de Joseph Cornell. Il est à l’origine de sa méthode de travail : le collage et les processus associés que sont le montage, la construction et l’assemblage. Si Cornell doit beaucoup au surréalisme -notamment sa conception fondamentale de l’image comme produit de la juxtaposition poétique-, l’inverse est également vrai. L’exposition permettra de mieux comprendre ce que l’artiste a apporté au courant. Parallèlement, elle montrera le trajet artistique et poétique très personnel de Cornell, entre les scènes artistiques européenne et américaine puis dans ces temps de fracture provoqués par le conflit mondial et dont l’année 1945 est l’emblème.

 

Pour approfondir :‎

Télérama : Visite guidée de l'exposition Joseph Cornell : cliquez ici

 

 

Présentation de l'exposition du musée des Beaux Arts de Lyon

 

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