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XXème siècle

The Problem We All Living With

The Problem We All Living With

(Le Problème avec lequel Nous Vivons Tous) 

Norman Rockwell, 1964

Huile sur toile, illustration pour

le magazine Look du 14 janvier

 

L'artiste :

Norman Rockwell est un illustrateur américain né à New York en 1894 et mort en 1978. Peintre naturaliste de la vie américaine du XXe siècle, il est célèbre pour avoir illustré de 1916 à 1960 les couvertures du magazine Saturday Evening Post. Il illustre les romans de Mark Twain, Tom Sawyer et Huckleberry Finn.

Dans les années 1950, il est considéré comme le plus populaire des artistes américains et fait les portraits d'Eisenhower, de Kennedy et de Nasser. Il peint son Triple Autoportrait : par une mise en abyme, le peintre se peint en train de se peindre en se regardant dans un miroir. À la fin des années 1960, il travaille pour la revue Look et illustre des thèmes plus en relation avec les convulsions politiques du temps.

Sa plus célèbre illustration pour Look représente une petite fille noire américaine se rendant à l'école, escortée par des agents fédéraux.

 

Contexte historique et politique :

Cette peinture est parue dans le magazine Look en 1964. 

Le tableau figure une scène d'actualité : en 1960, Ruby Bridges devint la 1° enfant afro-américaine à intégrer une école blanche (la William Frantz Elementary School) en Louisiane. À cause de l'opposition des blancs à intégrer les noirs, elle avait besoin de la protection des marshalls fédéraux. 

A noter, les inscriptions "KKK" et "nigger" ainsi que les traces de tomates sur le mur.

Cette image témoigne de la difficulté d'imposer la déségrégation à un Sud blanc qui n'en veut pas. En effet, les lois ségrégationnistes (Jim Crow Laws) sont en vigueur depuis 1876 imposant aux gens de couleur des services publiques "séparés mais égaux" : les bus (cf Rosa PARKS), les restaurants, les hôpitaux, les écoles… ont des sections réservées aux noirs.

Le Mouvement des Droits Civiques est principalement un mouvement non-violent dont le but est d'obtenir l'égalité des droits politiques pour tout citoyen Américain. Il est symbolisé par la figure emblématique de Martin Luther King. En novembre 1960, la Cour Suprême des Etats-Unis impose la fin de cette ségrégation dans les écoles et le Civil Rights Act de 1964 déclare illégale toute discrimination reposant sur la race, la couleur, la religion, le sexe, ou l’origine nationale.

Bien sûr il est difficile de changer les mentalités… Le peintre veut jeter la lumière sur une situation de tension due à un racisme très présent dans le sud des Etats-Unis.

Ruby Bridges sortant de l'école escortée par les US marshalls, 1960

Reportage de la chaine Euronews sur Martin Luther King

 

Contexte historique et politique :

Cette peinture est parue dans le magazine Look en 1964. 

Le tableau figure une scène d'actualité : en 1960, Ruby Bridges devint la 1° enfant afro-américaine à intégrer une école blanche (la William Frantz Elementary School) en Louisiane. À cause de l'opposition des blancs à intégrer les noirs, elle avait besoin de la protection des marshalls fédéraux. 

A noter, les inscriptions "KKK" et "nigger" ainsi que les traces de tomates sur le mur.

Cette image témoigne de la difficulté d'imposer la déségrégation à un Sud blanc qui n'en veut pas. En effet, les lois ségrégationnistes (Jim Crow Laws) sont en vigueur depuis 1876 imposant aux gens de couleur des services publiques "séparés mais égaux" : les bus (cf Rosa PARKS), les restaurants, les hôpitaux, les écoles… ont des sections réservées aux noirs.

Le Mouvement des Droits Civiques est principalement un mouvement non-violent dont le but est d'obtenir l'égalité des droits politiques pour tout citoyen Américain. Il est symbolisé par la figure emblématique de Martin Luther King. En novembre 1960, la Cour Suprême des Etats-Unis impose la fin de cette ségrégation dans les écoles et le Civil Rights Act de 1964 déclare illégale toute discrimination reposant sur la race, la couleur, la religion, le sexe, ou l’origine nationale.

Bien sûr il est difficile de changer les mentalités… Le peintre veut jeter la lumière sur une situation de tension due à un racisme très présent dans le sud des Etats-Unis.

 

 

 

Analyse Formelle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’utilisation de la saturation (comme en photographie) guide le regard de l’observateur. La saturation est l'intensité d'une teinte spécifique. Elle est fondée sur la pureté de la couleur ; une teinte hautement saturée a une couleur vive et intense tandis qu'une teinte moins saturée paraît plus fade et grise. C’est ainsi que notre regard parcourt l’image et analyse instantanément l’illustration : on part de A et on termine par D. 

Une petite fille escortée par quatre marshalls fédéraux attire immédiatement notre regard au centre du tableau. L’enfant est mise en valeur par sa petite taille, contrastant avec celle des marshalls qui, eux, sont grands mais aussi par sa couleur noire ébène tranchant fortement avec le blanc de sa tenue. Cette fillette tient à la main ses affaires pour aller en classe : elle marche en regardant droit devant elle et semble déterminée. L’accent est mis sur son innocence en contraste avec la violence qui l'entoure, comme en témoignent la tomate écrasée ou les insultes gravées sur le mur qui symbolisent l'ambiance xénophobe qui entoure l'arrivée de cette petite fille à l'école et contrastent avec le blanc immaculé, symbole de paix

Cette petite fille n’est là que parce que la loi l’autorise désormais à fréquenter la même école que les enfants blancs. La loi qui semble être rappelée en plusieurs endroits du tableau par des touches de jaune : la règle de la fillette ainsi que les badges et les brassards des marshalls. 

 

De chaque côté du tableau, les 4 hommes, vêtus de costumes bruns ou gris (peut-être une allusion à la déségrégation), encadrent parfaitement la petite fille ; ils sont ses gardes du corps. Ils l’escortent jusque dans l’école car bien que la loi fédérale (vraisemblablement le document dans la poche du marshall à gauche) vienne de mettre fin à la ségrégation dans les écoles, les parents des enfants blancs ont bien du mal à accepter cette règle. Ces marshalls incarnent donc la Loi et sont les symboles de l’institution. On ne voit pas leurs visages : 

ils restent ainsi anonymes. Le peintre n’en fait pas des héros ; l’héroïne c’est la petite fille. Ils marchent d’un même pas avec elle, ce qui confère au tableau un certain rythme et un certain mouvement. Ils ont la fonction de protéger Ruby mais aussi celle de l’encadrer, de limiter son espace. Paradoxe de la situation : ce sont des blancs qui garantissent sa sécurité mais qui en même temps l’enferment dans un espace restreint. 

 

Enfin, à l’arrière plan sur le mur, on voit une insulte raciale (le terme "nigger" renvoyant également à l’esclavage) ainsi que des traces laissées par les tomates lancées par les manifestants opposés à l'arrivé de Ruby. Les initiales du Ku Klux Klan peuvent également être lues à gauche, au-dessus de la main du marshall et évoquent racisme, violence et lynchage. Le rouge de la tomate suggère le sang et même la mort. 

 

Techniques :

L'art de Norman Rockwell se situe dans une période charnière de l'histoire de l'illustration.

Par son style précis et méticuleux, il annonce l'hyperréalisme (= reproduction à l'identique d'une photographie en peinture, tellement réaliste que le spectateur vient à se demander si la nature de l'oeuvre artistique est une peinture ou une photographie.)

Norman Rockwell faisait plusieurs esquisses et croquis pour élaborer l'idée de départ, puis il réalisait un dessin au fusain très précis au format identique à celui de la toile définitive. Il reportait ce dessin sur la toile et commençait la peinture proprement dite. Il peignait à la peinture à l'huile très diluée à l'essence, chaque couche était recouverte de vernis à retoucher, ce qui aura des conséquences néfastes pour la conservation de certaines de ses toiles.

 

À partir des années 1930, Rockwell ajoute un nouvel auxiliaire à son travail, la photographie, ce qui lui permet de travailler avec ses modèles sans leur imposer des temps de pose trop longs. Le procédé aura une influence sur son oeuvre en orientant sa peinture vers le photoréalisme.

Norman ROCKWELL attache une attention extrême aux détails. Son style a été qualifié de storyteller (narratif) : chaque détail avait un rôle dans la narration de la scène.

 

Significations :

Le « problème » que soulève ce tableau est celui du racisme. Norman ROCKWELL dénonce ici les préjugés qui faisaient encore rage dans les années 60 dans son pays, même si la Cour Suprême des Etats-Unis avait officiellement mis un terme à la ségrégation.

Quand nous observons ce tableau, notre position est assez inconfortable dans la mesure où nous nous tenons en fait parmi les manifestants. Ainsi, nous sommes d’autant plus choqués par ce que cette petite fille endure.

Néanmoins, le mouvement principal est vers la gauche ; les 5 personnages marchent vers l’ouest qui pour les Américains symbolise l’avenir. Ruby passe une ligne sur le trottoir, un passage symbolique vers une nouvelle ère.

 

Norman ROCKWELL se voulait vraisemblablement optimiste et voulait croire comme d’autres avant lui en avaient rêvé que des enfants noirs et blancs pourraient un jour se tenir la main.

Barack OBAMA en devenant le 1° président Afro-Américain confirme que pour certains le rêve a fini par devenir réalité.

Site sur Norman Rockwell : cliquez ici

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